Après avoir utilisé pendant quarante ans le « chameau », un double pupitre rustique fait de divers « bois perdus » cirés, Alain cherche à reconstituer son histoire. Cet objet lui a été donné par le directeur d’un journal de la région Centre où il a commencé sa carrière de journaliste en 1973. Il appartenait à l’oncle de celui-ci, grainetier et oiseleur à Falaise, en Normandie. Or l’enquête chez les notaires et érudits du coin aboutit non loin de là, à Chavignolles où Flaubert fit se retirer Bouvard et Pécuchet… «… et c’est moi qui suis tout à la fois le désert, le voyageur et le chameau », cette assertion de Flaubert placée en exergue de ce court roman illustre bien ce qui en fait le charme : à la fois récit de vie, réflexion sur l’écriture et enquête très concrète sur l’origine et la fabrication d’un objet. Alain Galan entraîne son lecteur dans un parcours nonchalant, sinueux où, au hasard de ses rencontres, il s’amuse avec les mots et leur histoire, réfléchit sur la vie, ses hasards et ses cruautés.
À bois perdu
GALAN Alain