Spécialiste de la sociologie des entreprises, Michel Crozier rentre en 1969 de Harvard . Il a des idées pour essayer de réformer la société française, forme des équipes pour effectuer des enquêtes de terrain, toujours à l’écoute des gens de la base avant de proposer des changements aux responsables. Le passage de Chaban-Delmas à Matignon, puis les réflexions de Jean-Jacques Servan-Schreiber suscitent en lui de grands espoirs, mais il est vite rebuté par le conservatisme de la classe politique. Il travaille pour l’Education Nationale, la SNCF, Air France, proposant des solutions pour enrayer la sclérose et devient un des plus célèbres sociologues français, osant critiquer les thèses de Bourdieu. Il écrit de nombreux livres dans lesquels il se place à contre-courant des idées reçues.Assez austère, ce livre est le second tome de ses Mémoires après Ma belle époque, T.I. (N.B. fév. 2003). L’auteur y dévoile sa passion de réformateur et de sociologue, évoque ses succès et ses difficultés. Il raconte quelques anecdotes, mais le ton général est très sérieux et réclame une lecture attentive.
À contre-courant : Mémoires ; T.II. 1969-2000.
CROZIER Michel