Des récits à la première personne se succèdent, tous situés en 1984 – clin d’oeil à Orwell – mais dans des lieux différents : Floride, Utah, Israël, New Jersey… Les narrateurs et leurs proches ont des activités fort diverses : zoologie, musicique, psychanalyse. Au premier abord, rien ne les lie vraiment. Un fait ancien apparaît cependant en filigrane. En 1941, cinq cents israélites lituaniens ont été abattus par les nazis. L’un d’eux aurait survécu et fui le pays sous une fausse identité. Mais lequel ? Biologiste de formation, Frederick Reiken parle avec passion de la faune maritime ou désertique. Et il est imprégné de la pensée de Jung, philosophe de l’inconscient collectif et du rêve. Son roman, le premier traduit en français, dense et énigmatique, en forme de puzzle, aux multiples acteurs, mérite un effort d’attention. Mais il comporte de belles pages et ses personnages, construits avec subtilité, sont bien observés dans leurs relations familiales et sociales, et dans leurs cadres de vie.
À contre-nuit
REIKEN Frederick