À défaut d’Amérique

ZALBERG Carole

Assistant à l’enterrement d’Adèle, octogénaire et amour de jeunesse de son père à la libération de Paris, Susan, brillante avocate américaine, décide de dénouer les fils de son histoire familiale en revenant sur la personnalité de ceux qui l’ont précédée : sa mère, son père, la soeur de sa mère engagée dans la lutte contre l’apartheid et Adèle. À travers ces vies, l’Histoire avance, de la fuite du ghetto de Varsovie en 1935 jusqu’à Cape Town en septembre 2001. L’arrière-petite-fille d’Adèle complète le regard de Susan sur la personnalité de l’aïeule. Trois continents, trois générations, Carole Zalberg dresse des portraits attachants de femmes courageuses chacune à sa façon – épouse, mère, militante –, habitées par l’amour de la vie et de l’avenir. À travers leurs souffrances morales, les deux narratrices posent le problème de l’héritage affectif, acteur sous-jacent des choix de vie. La description de l’exil, choisi ou subi, accentue la force de ces personnages. L’alternance des chapitres entre passé et présent requiert une attention soutenue. Ce roman, dernier volet d’un triptyque commencé avec La mère horizontale (NB janvier 2008), se lit agréablement sans qu’il soit nécessaire d’avoir lu les précédents.