Par une belle et chaude journée d’été dans la vallée de Genji, un petit garçon part à l’aventure, tout seul, un grand filet à papillons à la main : il longe la mer, emprunte une longue route à travers les prés, passe près d’une ferme, entre dans la forêt, et s’immobilise soudain devant un arbre au tronc démesuré. Il a vu ce qui le fait courir : un scarabée …
Cet itinéraire, peut-être initiatique dans la culture japonaise, est celui de l’affirmation d’une première liberté : les paysages défilent au rythme de la course de l’enfant et des changements du temps jusqu’à l’arbre où le lecteur découvre, en même temps que le personnage, ce qui le fait courir : le scarabée noir qu’il repère sur le tronc, haut perché, et cueille comme un trophée grâce au long manche de son épuisette. Le plaisir éprouvé est à la hauteur de la difficulté surmontée pour atteindre l’insecte et le chemin du retour n’en est que plus beau dans la lumière du soir. L’illustration séduit par l’originalité des plans, le dynamisme des couleurs pour rendre la luxuriance et la paix de la nature, dans une ruralité familière, rythmée par le chant des cigales que le texte fait entendre, la présence d’oiseaux, de grenouilles et d’une grosse vache noire odorante … Un joli album au parfum de l’été. (C.B)