À la fin le silence

Une jeune femme, enceinte de son troisième enfant, vit douloureusement la perte de sa maison de famille et cherche à en prolonger la mémoire en s’attachant à raconter son histoire. Brutalement, en décembre 2014 et janvier 2015, deux vagues d’attentats frappent Paris de plein fouet. Anéantie par cette tragédie, elle perd pied. Son quotidien vole en éclat, ses repères disparaissent, ses projets personnels lui semblent dérisoires. Elle se reconstruit peu à peu grâce à la naissance de son petit garçon et l’envie d’écrire retrouvée.   Laurence Tardieu, auteur d’une dizaine d’ouvrages souvent autobiographiques (La confusion des peines, NB novembre 2011), évoque ici le séisme ressenti par la pulvérisation d’un cadre de vie qu’on croyait immuable et qui provoque l’effondrement d’un univers intime. Elle dissèque sans fin les sentiments, les émotions, les tensions et les angoisses du présent en y mêlant les souvenirs et les réminiscences du passé. Quelques jolies trouvailles stylistiques émaillent ce livre ambitieux, trop peut-être , qui se veut une réflexion sur la fragilité des êtres, le destin, la résilience. (F.L. et M.-S.A.)