Daniel passe son enfance et son adolescence en Artois, dans une famille de mineurs. Il raconte le quotidien d’un enfant des corons, coincé entre les tenants du communisme et ceux de l’Église : l’école, le certificat d’études, le voyage à Paris, les émissions radiophoniques, le début de la télévision, les yé-yés, les péripéties entourant l’achat de nouveaux appareils électriques, le rejet des Polonais – mais aussi l’admiration qu’ils suscitent par leur ténacité. L’obsession de la pauvreté envahit tout. La mère du jeune garçon, veuve et femme de charge à l’école locale, rêve d’une autre vie pour son dernier fils. Daniel Carton, né en 1950, journaliste politique et grand reporter (Au-delà de nos limites biologiques, NB octobre 2011), fait revivre son passé familial. Dans une langue classique, émaillée d’expressions locales et de ch’timi, il décrit les codes sociaux d’une cité ouvrière du Nord, la vie difficile, la silicose, les contraintes multiples, mais aussi l’entraide et la solidarité entre ces gens qui espèrent une autre existence pour leurs enfants. Ces souvenirs pas toujours heureux respirent la nostalgie, mais aussi la fierté de l’auteur.
À la grâce
CARTON Daniel