Après avoir reçu une lettre de son père, Ari rentre en Islande. À Keflavik, où seul persiste le chômage, il retrouve d’anciennes connaissances avec lesquelles il partage des souvenirs, repoussant le moment de se rendre à la maison de retraite. Le passé côtoie le présent dans un entrelacs d’époques et de générations où le bonheur n’est jamais parfait, où la mer dicte toujours sa loi. L’Islandais Jón Kalman Stefánsson donne une suite à son roman D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds (NB novembre 2015). Un récit d’une grande beauté, exigeant, qui se promène en permanence entre les époques, traversé par le vent et le souffle poétique de son auteur. L’écriture y est parfois éruptive, malmenant la lecture, mais ménage des moments exceptionnels lorsqu’elle part en campagne de pêche, L’Enfer de Dante dans la poche d’un homme, ou qu’elle épouse la pensée des femmes islandaises, justifie leurs élans, comprend leurs retenues. Il y a dans les mots une énergie vitale, ce sentiment très fort que chacun ici-bas doit trouver sa juste place. L’amour, souvent trahi, l’amitié, le labeur, la famille composent cette ode à l’Islande et à ces âmes insulaires qui ont fait son histoire et la portent. (Maje et S.D.)
À la mesure de l’univers
STEFÁNSSON Jón Kalman