À la recherche de Ginka

Paris, décembre 1999. Ginka, prostituée bulgare de dix-neuf ans, est retrouvée morte dans un terrain vague. Grâce au carnet d’adresses et au journal qu’elle a laissés, l’auteur (Vivre cent jours en un, NB juin 2015) assemble les fragments de cette vie assassinée. Remontant dans l’espace et dans le temps, il retrace son parcours depuis la petite ville de Vetovo en Bulgarie jusqu’à Paris via la Grèce, l’Italie et Bruxelles. L’enquête met à jour un réseau de proxénètes albanais, filière cruelle qui profite d’êtres fragiles pour asseoir son emprise mentale et les utiliser comme esclaves sexuels. Peu à peu, ce fait divers qui n’a guère suscité d’intérêt s’incarne dramatiquement au contact de la famille, des interlocuteurs. Sous forme d’un récit fait aujourd’hui à la fille que Ginka a abandonnée à la naissance, le journaliste tente de comprendre le caractère puis le désarroi de cette jeune mère, fugueuse récurrente, qui vendait son corps par amour pour un homme. Un document émouvant. (D.D. et T.R.)