Marie Jerusalmi est née en 1882 dans une famille bourgeoise roumaine juive où l’on parle encore le judéo-espagnol de ses ancêtres. Elle épouse, sans être amoureuse mais sur injonction paternelle, un Bulgare dont elle a un fils qu’elle adule. Les guerres des Balkans puis le nazisme vont bouleverser sa vie jusqu’à l’horrible solution finale. Dans Revenir du silence (NB novembre 2016), Michèle Sarde s’est intéressée à la branche maternelle de sa famille. Elle se met ici dans les pas de sa grand-mère paternelle, grâce à des recherches dans des archives en Europe et en Israël qui lui font retrouver – avec quelle émotion ! – des cousins lointains dont elle ignorait l’existence. Il en émerge un beau portrait de Marie, femme-enfant romantique, choyée par une grande soeur qu’elle n’aura de cesse de retrouver toute sa vie. Michèle Sarde ne juge pas sa grand-mère, mais la suit avec tendresse de la Roumanie à la Bulgarie, puis à Paris et en Italie d’où elle sera déportée à Auschwitz avec son mari. Ce dernier, comme beaucoup de Juifs bulgares, avait pris la nationalité italienne pendant les guerres des Balkans, fort bien évoquées à travers le destin de Marie. Un livre riche et touchant. (L.K. et C.-M.T.)
À la recherche de Marie J.
SARDE Michèle