Lisant, enfant, Les Trois mousquetaires, le Russe Mikhaïl Guerman s’enthousiasme pour Paris et enrichit son approche avec Hugo, Balzac, Zola et Maupassant. Autorisé à y aller une première fois en 1965, il s’y rend à quatre reprises avant 1989, puis plus souvent après l’ouverture des frontières. Historien d’art, parlant remarquablement le français, il parcourt « la ville lumière », cherchant à comprendre les raisons de l’amour inconditionnel qu’il lui porte.
Imprégné des souvenirs de voyages marqués par le choc des mentalités et des cultures entre l’Occident et l’URSS, l’ouvrage livre d’abord un aperçu édifiant de la vie et de la bureaucratie en Russie avant la « glasnost » : rareté des biens matériels et culturels, censure, surveillance permanente, difficulté d’obtention d’un passeport, impécuniosité du voyageur soviétique d’alors. Puis, avec une connaissance parfaite du passé de la France, de ses écrivains et de ses artistes, Mikkail Guerman nous entraîne dans une promenade érudite et peu conventionnelle, tant dans les bistrots, les rues, les moyens de transport que dans les musées et salles de spectacle. Un itinéraire plein de fraîcheur et d’originalité qu’on suit avec beaucoup de plaisir.