Elle s’est tuée en 1962 au côté de Roger Nimier, dans un fol accident de voiture. Elle était blonde, jeune, belle, pleine de talent et de séduction. Julien Gracq, le premier, met l’auteur sur sa piste, déjà effacée par le temps et les zones d’ombre entretenues autour d’une modeste origine : celle-ci aurait terni les ambitions de Sunsiaré de Larcône, cousette vite mannequin, puis actrice. Elle s’introduisit avec aplomb et charme dans le milieu littéraire parisien, se fabriqua un personnage romantique et exalté qui éblouit un entourage masculin adroitement sélectionné, se maria (bien), écrivit un roman paru peu avant sa mort. De bars sélects en appartements rive gauche, l’auteur recueille les témoignages, déchiffre les correspondances, refait des itinéraires… Mais ce fantôme encombre peu à peu ses relations avec Esther, pourtant également hantée par le passé. Tout cela est écrit avec une correction un peu raide et une évidente culture. La personnalité irradiante de Sunsarié exerce encore son pouvoir, semble-t-il. On aurait préféré la découvrir sans le détail des recherches de l’auteur et les entrelacs artificiels construit avec ses propres amours.
À la recherche de Sunsiaré.
AZAY Lucien d'