« Je meurs peut-être bientôt ». Quarante jours entre ce premier constat et le verdict final. Quarante jours d’attente, d’angoisse, de combat. État d’urgence. La jeune femme prend d’emblée le taureau par les cornes. Mais quelles cornes ? Que faire si la tache aperçue sur l’écran est vraiment un « crabe » ? Comment continuer à vivre normalement ? Où trouver la force pour lutter ? Et lutter contre quoi ? Colère, confiance, exploration, fatalisme, euphorie, détente, thérapies parallèles, promesses, prières, « docteurs foufous »… Tout y passe, top chrono, pour désamorcer la bombe et contrarier le processus de destruction qui vient peut-être d’une enfance dominée par l’Ogre, la mère… Un style rageur souffle dans ce véritable journal de guerre, « bric-à-brac de pourquoi et de comment ». Criant de vérités, ce huis clos enclenche un combat sans merci contre la fatalité. C’est long… pour tout le monde, mais quelle lucidité, quel caractère ! Des phrases courtes, hachées, des énumérations, des formules mordantes et cinglantes soulignent cette rage impuissante et donnent une grande force à ce premier roman. L’enjeu est de taille : tout ou rien.
À la santé du feu
WERNER Dorothée