Abandonnés dans une forêt, alors que la guerre civile fait rage, un enfant et un porcelet mêlent la chaleur de leur corps. Une corneille assiste à cette étrange alchimie et suit le garçon dans son cheminement. Adopté par une vieille femme dans une caravane près d’un village en ruines, il est ensuite confié par un ancien clown à deux frères – l’un vieil anar, l’autre dépressif – dans une grande bâtisse lointaine. Leur bienveillance affectueuse et celle de leur entourage l’aident à grandir dans l’amour du beau, de la nature et des mots… Une fois encore (Petites scènes capitales, NB octobre 2013), Sylvie Germain joue sa petite musique dans un style poétique d’une grande élégance pour raconter une histoire chargée d’un message bien clair. Au-delà des atrocités de tous genres dont sont accablés notre monde et ses habitants, au-delà de toutes les spéculations métaphysiques et philosophiques, l’homme ne peut s’en sortir que s’il aime et est aimé. Cette « table des hommes » en forme de conte initiatique, avec symboles et magie, reste néanmoins artificielle bien que portée par une plume inimitable qui sait célébrer les beautés de la nature et du coeur humain. (L.K. et B.Bo.)
À la table des hommes
GERMAIN Sylvie