Élevé et choyé par sa grand-mère à Douala, Valère, jeune Camerounais beau et intelligent, vient poursuivre ses études secondaires à Strasbourg. Là, ses camarades se moquent de sa façon de parler un français châtié qu’il apprit à l’école des pères d’Afrique. Puis, étudiant, il est hébergé chez Hilda, plus âgée que lui. Elle devient sa maîtresse, passant outre à ses préjugés bourgeois et aux discours racistes de sa mère. Valère se laisse vivre et entretenir, abandonne ses études, commence une psychanalyse, recherche ses racines auprès d’un gourou. Après des années “d’errance et de veulerie”, assumant mal sa “noircitude”, rêvant d’écrire une oeuvre magistrale digne d’un Noir, il part à Paris. Il y est victime d’une agression et sombre dans la désespérance. L’absence de chronologie est déroutante, la psychologie du héros assez évanescente. Ce roman n’est pas aussi habilement construit que Voici le dernier jour du monde (NB novembre 2005). L’auteur, d’origine camerounaise, enseigne la philosophie en France. Il tente de faire comprendre la grande difficulté à vivre entre deux cultures ; il n’y parvient pas vraiment. Il faut souligner l’écriture souvent raffinée et puriste.
À la vitesse d’un baiser sur la peau
EFFA Gaston-Paul