À l’aube

Massachussets. Joan a rompu depuis longtemps avec ses parents. Après leur décès accidentel lui revient la responsabilité de son jeune frère autiste. Conjuguer sa vie de vendeuse dans un magasin vintage avec ses activités d’escort-girl devient hasardeux. L’irruption d’un ex-amant de sa mère, animé d’un soudain désir d’investiguer le sous-sol de la maison familiale, complique son quotidien.  Auteur prolifique, Philippe Djian se penche une fois encore sur la complexité des relations humaines. Moins elliptique que son précédent roman (Dispersez-vous, ralliez-vous ! NB mai 2016), structuré en deux chapitres, tout n’est cependant pas linéaire dans cet ouvrage. Les dialogues qui s’insèrent dans le récit sans ponctuation demandent une petite adaptation, et l’enchaînement des scènes laisse parfois au lecteur le soin de relier les événements. Mais, sans filtre et avec un talent déroutant, Philippe Djian campe des hommes et des femmes à la vie double, sonde leurs obsessions et leurs incertitudes, les installe et les regarde vivre. Un patchwork un rien sulfureux où le sexe s’entache parfois de violence. Sur fond de passé anarchiste et de rivalités féminines, il livre un roman sombre dans lequel il traite ses personnages à parts égales, mettant en lumière l’adaptation mutuelle d’un garçon autiste et de sa soeur.  (S.D. et Maje.)