Il y a de cela bien longtemps, la baleine avait 4 pattes et vivait sur terre, en bonne entente avec les habitants. Elle servait de toboggan ou de fauteuil moelleux aux enfants. Mais quand elle commençait à bailler, son souffle était comme un cyclone entraînant tout vers son gosier. Jusqu’au jour où le génie de la montagne, appelé à la rescousse et métamorphosé en moustique, fit éternuer le cétacé pour délivrer ce qui avait été englouti. Il en profita pour doter la baleine de nageoires et la guider vers l’océan. Ce joli conte de Patagonie ne lasse pas l’auditoire grâce aux onomatopées et répétitions qui rythment le récit. L’illustration suit le mouvement de la narration en entraînant objets, animaux et habitants dans le sillage du souffle destructeur. Le bleu d’une baleine bien sympathique au demeurant, tranche avec les teintes chaudes du paysage. Et le fond noir de l’abysse du ventre laisse éclater les couleurs joyeuses des « prisonniers » et des décors folkloriques détaillés. Cette peinture naïve fourmille de références à la civilisation andine dont font état les deux collaboratrices éprises de voyages. (M.-C.D.)
À l’eau, la baleine !
MASSENOT Véronique, NILLE Peggy