Uwe Timm est né à Hambourg en 1940, d’un père ancien combattant volontaire, mais non nazi. Son frère de dix-neuf ans, Karl-Heinz, faute de suivre Rommel en Afrique, s’est engagé dans la Panzergrenadierdivision SS Totenkopf. Combattant en été 1943, il est blessé, amputé des deux jambes, et meurt en octobre. Il avait laissé des lettres à ses parents, et un carnet – pourtant interdit dans la SS. Uwe Timm n’a connu que plus tard les crimes liés au nazisme et à la SS. Mais il se demande si son frère a pu prendre part aux atrocités. Il fait des recherches dans les publications, les archives. Il scrute les lettres de Karl-Heinz, évoquant uniquement les combats sauf une seule allusion à des choses atroces. Il entend des témoins anonymes, racontant comme naturels et normaux des comportements criminels. C’est aussi l’histoire de sa famille, en particulier la responsabilité du père dans la formation de son fils aîné, et son propre itinéraire que retrace Uwe Timm. Son questionnement poignant sur la culpabilité en fait un témoignage fort.
À l’exemple de mon frère.
TIMM Uwe