De Budapest au Zimbabwe, de la mort à la vie, Bobo évoque le parcours de Tim, son père, fermier en Afrique Australe. Cet Anglais excentrique et nomade a formé avec Nicola, son épouse kényane fantasque et inoubliable un couple fusionnel. Leur histoire familiale, dans un pays aux bouleversements politiques déterminants, révèle la force de liens qui résistent au temps, aux deuils, à l’absence de « l’autre ».
Avec une infinie tendresse, une respectueuse pudeur, la narratrice, qui ressemble fort à l’auteure de En attendant le printemps (Les Notes, janvier 2019), présente ses parents et leurs étroites relations filiales. Ce père qui occupe tout l’espace, cette mère inattendue, sont les acteurs de situations décalées et pleine d’humour, illustrées par le dépôt des cendres de Tim dans un baobab : images animées par ces humains si soudés, ces chiens indispensables dans une nature qui leur sert d’écrin. La gravité envahit le tableau, les questionnements sur la mort, celle d’un père, celle d’un fils, l’indicible souffrance d’une mère sont rendus dans de très belles pages qui clôturent ce roman sensible, entre témoignage et autofiction. (A.C. et C.-M.T.)