Une jeune femme de trente-cinq ans, mariée, un enfant. La confidence d’une amie bouleversée par la nuit qu’elle vient de vivre réveille chez elle « hésitations » et « vieilles questions » : le couple, le désir, la jouissance… la vie. Un dialogue entre soi et soi, sans tabou, sans fard. Est-ce un roman ? Il s’agit plutôt des moments-clés de la vie d’une femme, d’un va-et-vient dynamique de l’enfance à la vieillesse qui passe par la puberté et la maternité. La narratrice dit « je » ou « elle » selon la proximité ou l’éloignement, convoque aussi un « nous », partenaire ou complice pour dire au grand jour ce « moi » qu’on n’ose envisager : le moi intime du désir et du plaisir féminins. Féministe, Amandine Dhée ? Elle ébranle les cloisons culturelles de l’intime, silencieusement liberticides. La parole libérée ne se caricature pas en diktat. Jamais crue, la langue est précise, claire, souriante pour dire simplement une conviction : le déni de soi n’a rien à voir avec l’altruisme, l’épanouissement de chacune commence dans son corps et n’a ni âge ni barrière. Clin d’oeil : le calligramme en forme de clitoris de la dernière page. (J.G et C.B.)
À mains nues
DHÉE Amandine