À parts égales

Abandonnée très jeune par ses parents, élevée par ses grands-parents, Suzie, jeune femme volontaire s’affirme rapidement. À vingt-deux ans, elle rachète une vieille usine de céramique à Stoke-on-Trent et mène brillamment une carrière d’entrepreneur. Son mari, un gentil musicien, la décharge de tout souci domestique et assure l’éducation de leurs trois filles. Celles-ci, devenues adultes, ont toutes trois trouvé leur place dans l’usine. La réapparition du père de Suzie, octogénaire veuf et sans ressource, déclenche des bouleversements et une remise en question du rôle de chacun. Joanna Trollope plonge au coeur des problèmes familiaux posés par l’évolution des moeurs et l’intrusion d’un élément inattendu. Après avoir décrit une femme trop possessive (Les femmes de ses fils, NB juin 2013), elle met en scène une mère trop investie dans son affaire, n’acceptant pas d’abandonner ses prérogatives à ses enfants qui, eux, revendiquent plus d’attention, d’indépendance et de modernité. Elle analyse avec finesse les caractères de ses personnages, notamment la figure principale, plus « boss » que mère ; les hommes de la famille, plus subtils qu’on ne croit, sont touchants. On prend plaisir à la lecture de ce roman sans grande originalité. (E.L. et M.Bo.)