Cécile, jeune femme solitaire et fantasque, ne s’épanouit guère au travail et mène une existence ritualisée et morose. Treize ans après leur séparation, elle retrouve Chloé (Sandrine) qui, internée pour d’obscures raisons, l’a fait appeler d’un hôpital psychiatrique… Cécile renaît alors et tâche de redevenir ce qu’elle était du temps de leurs actes communs de délinquance, de leurs folies sexuelles et destructrices. Elle veut faire réintégrer sa place familiale à son ancienne amie/amante, idolâtrée… et la lui prend partiellement avant sa sortie clandestine de l’hôpital…
Aussi triste qu’En douce (NB février 2005), le présent narratif et la violence des phrases ramassées mettent en évidence la psychologie d’un personnage central habité par un autre. Cécile se repaît de souvenirs et d’espoirs inconsidérés concernant la relation initiatique et passionnelle vécue jadis. Un poignant roman de Karine Reysset sur l’influence – durable – d’une adolescente marginale sur une camarade assoiffée de reconnaissance, d’amour… et d’exclusivité. Sandrine se rassemble peu à peu tandis que Cécile s’émiette : injuste balancier… de la vie ?