De retour à Buenos Aires après des années d’exil en Espagne, un ancien membre des cellules communistes révolutionnaires en lutte contre le régime de la Junte militaire du général Videla reprend contact avec ses anciens compagnons de lutte. La plupart sont morts dans les mains des nervis du régime ou se sont suicidés pour échapper à la torture. Dans un climat de tension lourd de menaces de vengeance contre les traîtres, il tente de récupérer les dollars d’un dépôt dans une banque suisse, enregistré en indivision avec son groupe de dissidents avant leur dispersion. Riche tableau, par un intellectuel sud-américain de grande culture, de la période de la terreur en Argentine sous un régime dictatorial post-péroniste. Raúl Argemi évoque la grande utopie des révolutions avortées et l’échec des mouvements insurrectionnels. Il décrit avec ironie et amertume l’exil, le désenchantement, la solitude des Argentins réfugiés à Madrid et Barcelone, l’incompréhension et la générosité des sympathisants, le chaos de la « Movida » post-franquiste. Nourri de littérature sud-américaine, il choisit la caricature et le roman noir, mais enrichit son texte d’analyses subtiles sur la politique et la société. L’intrigue est bien ficelée, l’écriture efficace. Un polar puissant, qui secoue ! (M.Bi. et F.L.)
À tombeau ouvert
ARGEMI Raúl