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Pour exorciser le passé et dans un souci de reconnaissance, Hilton Obenzinger, neveu de Zosia Goldberg, explique dans l’avant-propos comment, imprégné du drame vécu par sa famille juive d’origine polonaise, il a ressenti la nécessité de faire connaître le parcours exceptionnel de Zosia. Malgré les réticences des éditeurs, ce récit voit le jour grâce à Paul Auster qui préface le livre.
Née dans un milieu privilégié à Varsovie, la jeune fille fréquente des établissements religieux, plus familière des prières catholiques que du yiddish. Polonaise avant tout, semblable aux « Gentilles » mais juive d’origine, elle est entraînée avec sa famille dans la tourmente du ghetto et des rafles. Armée d’une rage de vivre et d’une rare pugnacité, Zosia ne cède jamais, parvient même à orienter les événements et traverse certains drames miraculeusement. Elle connaît la prison, les camps de travail en Allemagne, la torture ; jamais la barbarie nazie ne l’écrase. Elle vit encore aux États-Unis.
Malgré une expression écrite rudimentaire, répétitive et décousue, on ne peut être que touché par le fond du récit : l’itinéraire d’une femme au courage exemplaire qui a su attirer des gestes d’humanité, fragiles mais authentiques lueurs au coeur de la noirceur absolue.