À voix basse, Charles Aznavour revient, une fois encore, sur son passé. Il n’a rien oublié de son enfance pauvre mais heureuse, ni de ses longues années de galère avant de connaître le succès. Les critiques acerbes, les frustrations, les échecs, restent encore douloureux. Pour le chanteur parolier aujourd’hui mondialement apprécié, il est bien loin le temps où il découvrait New York avec un enthousiasme de pionnier. À quatre-vingt-cinq ans, il affirme avec force n’avoir jamais transigé avec ses convictions ; son engagement pour la cause arménienne reste aussi fort. Heureux patriarche au sein de sa tribu, il garde intact son amour des belles lettres et son plaisir à jouer avec les mots. Inquiet de l’avenir, il est incapable de prendre du repos.
Pêle-mêle, Charles Aznavour (Mon père, ce géant, NBdécembre 2007) égrène des souvenirs, fait des confidences, donne des conseils, en émaillant son propos de petits textes en forme de morales ou de couplets. Son style est étudié, soigné comme l’artiste sur scène. Un livre plutôt sympathique et sans surprise où l’homme se montre fier de sa vie.