Barthélémy séjourne à l’hôpital, ponctuellement pour le traitement d’un cancer à l’estomac, puis longuement pour une intervention. Il apprécie d’y être entouré et dorloté tandis que sa vie personnelle est morne. Pour la meubler, il écrit d’innombrables lettres à la chercheuse qui élabore de nouvelles thérapies, à l’assistante sociale, au médecin, puis, faute de mieux ou de réponses, à lui-même. Il va à des enterrements ou crémations d’inconnus, fréquente le groupe de parole, échange avec aides-soignantes, infirmières, malades… Après l’opération chirurgicale, réussie, il appréhende le retour, mais est heureusement invité à Venise par une riche compagne d’infortune. Alain Monnier (Je vous raconterai, NB janvier 2010) a déjà imaginé des aventures naïves et pittoresques. Sur un sujet douloureux, les réflexions assez pertinentes et l’angélisme du héros font sourire ou étonnent. Son regard décalé fait basculer des certitudes et éclaire les travers de ses contemporains. Quelques personnages originaux illustrent un récit humoristique assez réussi. La satire est permanente et plusieurs descriptions ou formules font mouche (« la mort pour tous ») ! La présentation – correspondances, courriels, comptes rendus et bilans médicaux – peut rebuter, mais le ton détaché n’empêche pas l’émotion ou l’authenticité des sentiments. (S.La. et C.V.)
À votre santé, Monsieur Parpot !
MONNIER Alain