Attiré par les mirages des villes côtières, Amadou jeune Nigérien de dix-sept ans, quitte son très pauvre village de la brousse ; il se découvre être un « sale abboki », et échoue dans la jungle de la vie portuaire. Victime d’un accident, il est renvoyé au pays avec une jambe en moins, mais riche « d’usage et raison » qu’il met désormais au service de son village.
Situé entre les années 50-70, et publié au Sénégal en 1978, le récit rend compte des déceptions qui ont suivi l’indépendance des pays africains : corruption au sein de leur propre police, exactions commises par l’administration à l’encontre des populations paysannes affamées. Pour imaginaire qu’elle soit, la trajectoire d’Amadou est proche de la réalité vécue par tant de jeunes exilés, d’abord perdus, abusés par leur naïveté, tentés par l’alcool et le jeu, puis pratiquant eux-même divers trafics clandestins.