Qui dit abécédaire dit apprentissage et pourquoi pas en jouant la carte de l’humour ? C’est ainsi qu’un grand A rayé, A comme Atchoum, est confronté au Sphinx de Gizeh avec son nez cassé. On rigole ? Osons aussi un B comme bras pour la Vénus de Milo ! Si le N de neige peut évoquer le pointillisme et le J de jardin les Fleurs multicolores de Takashi Murakami, avec le E- écouter face à l’Autoportrait à l’oreille bandée de Van Gogh ou le W- WC pour le Penseur de Rodin, où donc va se perdre l’initiation à l’art ? S’il est permis d’être irrévérencieux, l’exercice a ses limites et l’humour devrait servir l’oeuvre, la rendre plus lisible et ne pas la dénaturer, voire la ridiculiser. Cet abécédaire, en tenant compte que l’humour est toujours ressenti de manière personnelle, se laisse aller à des facilités, frise la vulgarité. Il propose des face-à-face sans autre commentaire. À chacun de se débrouiller avec ce qu’il connaît déjà ou pas. Le lecteur s’attendait à rire ; il regarde, surpris des rapprochements, rarement amusé, et tourne la dernière page avec un sentiment de profonde déception. (A.-M.R.)
ABC D’ART
WALCKER Yann