La narratrice, Alice, aperçoit vaguement une sorte de clochard et croit reconnaître un de ses anciens condisciples ; pour retrouver son nom, elle fait appel à son amie Julia, particulièrement encombrante, qui se rappelle Abel Cléry, élève brillant et déconcertant. Elle va interroger leur ancien professeur commun, Mangin, puis un autre élève, Dargenson. Tous deux ont revu Abel et le soupçonnent d’avoir brisé leurs vies, de façons différentes ; Alice se sent en danger… Ce livre, de style alerte, se prête à deux lectures ; on peut y voir une sorte de roman policier, dont l’énigme ne sera finalement pas résolue ; mais c’est aussi le récit d’un trouble névrotique, car rien ne se passe vraiment, tout est dans la tête de la narratrice, ses interlocuteurs n’ont que des intuitions vagues sur la responsabilité de cet Abel ; quant à Julia, elle n’a rien compris. Le lecteur séduit au début par de petits détails quotidiens bien vus, par l’angoisse qui monte, est bientôt dérouté par ce flou. Le suspense qui se veut inquiétant retombe comme un soufflé !
Abel Cléry.
AILLAUD Ysé