Giovanni Arrighi, économiste et sociologue italien récemment décédé, enseignait à New York. Disciple de Fernand Braudel, il s’interroge ici sur la profonde mutation en cours du paysage économique mondial. Des entités économiques hégémoniques, de taille croissante – Gênes, Venise, Provinces Unies, Grande-Bretagne, États-Unis – se sont succédé dans l’Histoire, selon un processus quasiment invariable. Aujourd’hui, les États-Unis restent apparemment la première puissance économique mondiale, mais sont à la merci de leurs créanciers étrangers qui ont accumulé une gigantesque quantité de dollars, toujours croissante. La Chine prend progressivement la relève. Comment gèrera-t-elle son leadership ? L’auteur envisage diverses hypothèses.
Giovanni Arrighi développe des analyses fines et confronte ses vues, que certains trouveront parfois discutables, à celles de penseurs antérieurs, tels Joseph Schumpeter, le théoricien de la « destruction créatrice ». Cette étude géopolitique dense et très argumentée exige une lecture attentive, mais apporte un éclairage intéressant sur la nouvelle distribution des cartes qui est en train de s’opérer dans le monde, et qui déterminera notre avenir.