Adieu, mon rhino !

De sa Louisiane natale, Thélonius Frog, grenouille aux yeux bleus, s’en va faire fortune à Chicago. Le choc est brutal pour ce paysan du bayou qui ne doit sa vie qu’à la présence d’esprit d’un ours flic. Suite à cet événement, il fait la connaissance d’une certaine Violette, souris de son état, qui cherche un remplaçant pour son cabinet de détective. Le sort lui sourit et un premier client se présente, un serpent qui signale la disparition de son beau-frère et de sa belle-soeur, kidnappés par le pire truand de la ville, Larry le Rhino.  Les illustrations sont comme des fenêtres ouvertes d’un écran de TV, avec cadrages sur une scène clé de l’histoire, gros plans, effets d’éclairage et d’ombres portées. Contours cernés, aplats de couleur, sens de l’effet cinématographique : le style fait penser à Yvan Pommaux. Le texte est à la hauteur des images, petit bijou d’écriture. Ce mini polar dénonce avec humour les trafics de peaux d’animaux, sacs croco, chaussures à écailles de serpent, étoles de fourrure. Ce règlement de compte entre animaux anthropomorphes est savoureux. (A.-M.R. et A.-S.D.)