Adultère

Une brillante jeune journaliste s’entretient avec un politicien, en campagne pour sa réélection au Conseil d’État de Genève. C’est un ancien camarade de collège avec lequel elle a flirté jadis. Alors qu’elle traverse une crise de doute sur son mariage, s’amorce avec cet homme public une relation trouble, déstabilisante, parfois humiliante, qui dérive vers l’amour fou. Elle projette de compromettre sa rivale, la femme du politicien. Consciente des risques de son comportement, elle cherche de l’aide auprès de psychiatres, d’un inquiétant chaman cubain, mais amalgame enquête pour son journal et thérapie personnelle. Son mari l’entraîne alors en montagne pour un saut en parapente. C’est un roman intimiste sur fond de communauté genevoise calviniste, conformiste mais cosmopolite, que propose cette fois Paolo Coelho (Le manuscrit retrouvé, NB juin 2013). Il choisit la première personne pour traduire la longue rumination inquiète et déroutée de cette jeune femme à laquelle tout semble réussir. Sans apport nouveau de profondeur ou d’émotion, il revisite en les mixant des thèmes porteurs éculés – dépression sans cause, crise conjugale, ennui des habitudes, transgression menaçante comme une drogue mais « reboostante » , sexe torride… C’est sa plume fluide qui porte la lecture. On s’attarde néanmoins avec plaisir sur le joli happy end.