Afia, la fille du pharmacien du village, ne se sent pas bien. Son père l’emmène chez le médecin, qui lui donne des antibiotiques même s’il doute de leur efficacité, car il sait que les villageois y tiennent. Comme Afia ne guérit pas, son père l’emmène chez le guérisseur. Puis au centre de santé le plus proche, hélas fermé. Puis un plus grand centre, plus loin. Verdict, c’est le paludisme. Mais le père d’Afia, même s’il est pharmacien, ne peut lui donner les médicaments : pour gagner plus d’argent, il a mélangé les bons à des faux médicaments et ne sait plus quels sont les vrais. Les parents de son amie Nilou iront en acheter en ville… Ensuite a lieu dans le village une campagne de vaccination accompagnée de la distribution de moustiquaires.
Cet album fait partie d’une nouvelle série écrite par Esther Duflo, prix Nobel d’économie, qui souhaite montrer aux enfants une image de la pauvreté loin des clichés, des caricatures et des préjugés. Chaque titre (il y en aura 10 au total, dont 5 paraissent en septembre) traite d’un thème différent. Ils sont illustrés par Cheyenne Olivier, une graphiste qui s’intéresse elle aussi à la représentation de la pauvreté dans les albums pour enfants. Elle propose des images stylisées, dans des tons de couleurs vives, loin de tout réalisme, riches en détails graphiques qui mélangent informations et humour. La fiction met en scène des situations archétypiques qui sont exposées avec clarté et concision, sans aucun pathos ni jugement de valeur. L’histoire est complétée de cinq pages d’explications destinées aux adultes. L’ensemble est remarquable d’efficacité, une vraie réussite. Pour tout public à partir de 6 ans. (M.D.)