Publié en 1949, traduit en 1953, ce récit, basé sur l’expérience de l’auteure, fait l’objet d’une nouvelle traduction. Dans une région déshéritée du sud de l’Italie, l’Agnès, Lavandière, se transforme graduellement en résistante déterminée lorsque les Allemands, qui ont remplacé les fascistes, déportent son mari. Après avoir tué un soldat ennemi, elle se réfugie dans les marais et partage vaillamment l’existence des partisans dont elle assure le ravitaillement et les transmissions. Attaques, représailles, expéditions hasardeuses se succèdent dans un climat de lâcheté et de traîtrise. Il faut aussi composer avec la lenteur des Alliés à secourir les résistants pourchassés. L’hostilité d’une nature omniprésente accentue les risques.
L’héroïsme quotidien et l’humilité de l’héroïne ainsi que l’évolution de sa personnalité sont très bien dépeints. « Plus il en meurt, plus on a de courage » dit-elle. Symbole d’abnégation, de sacrifice pour la défense d’une cause, cette figure est surtout celle d’une camarade, non d’une politique. Un témoignage poignant et réaliste de la rude vie des hommes et femmes de l’ombre.