Varsovie : le petit tailleur juif en rĂȘvait le jour et la nuit. Le voilĂ Â qui quitte son village oĂč il vivait heureux avec femme et enfants pour rejoindre, Ă pied, lâobjet de son dĂ©sir. Les journĂ©es dĂ©filent, trĂšs inĂ©gales en termes de paysages et dâaccueil, mais chaque soir, câest le mĂȘme rite : Ă chaque Ă©tape, il prend bien soin de tourner ses chaussures dans la direction de LA Ville pour nâavoir plus quâĂ sauter dedans le lendemain matin.
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Les aquarelles aux tons soutenus, le trait alerte et sans complaisance crayonnĂ© de noir scĂ©narisent avec humour et rĂ©alisme une galerie de personnages qui bons, qui moins, rencontrĂ©s par le hĂ©ros dans sa pĂ©rĂ©grination. La chute, pour le moins inattendue et dĂ©stabilisante, de ce conte yiddish, fera rĂ©flĂ©chir sur la force du dĂ©sir, et lâincontournable besoin de lâhomme, fĂ»t-il heureux, de toujours poursuivre un rĂȘve et parfois cĂ©der aux illusions inhĂ©rentes Ă celui-ci. MalgrĂ© la platitude d’un texte souvent minimaliste, sans vraie valeur ajoutĂ©e, les enfants riront de cette histoire subtile. MĂȘme sâils sâarrĂȘtent au premier degrĂ© de cet Ă©trange Ă©pisode aux apparences de gag, ils en retiendront le « coup des chaussures » et la saveur de ce rĂ©cit Ă lâenvers et Ă lâendroit. Â