Ainsi passe la gloire du monde

GOOLRICK Robert

Rooney vit seul avec son chien dans un petit cabanon en Virginie le long de la riviĂšre, sans le sou et malade, au milieu des dĂ©combres de sa vie passĂ©e. ViolĂ© dans son enfance par son pĂšre, il a fait fortune avec deux amis Ă  New York, frĂ©quentĂ© Trump qu’il a haĂŻ d’emblĂ©e, menĂ© une vie hĂ©tĂ©ro et homosexuelle agitĂ©e, jusqu’à sa chute d’ange dĂ©chu, lui qui a Ă©tĂ© la coqueluche de la presse people. Il est conviĂ© aux funĂ©railles grandioses d’un de ses ex-associĂ©s
   Avec ce volet contemporain, l’auteur poursuit la peinture de son pays Ă  travers l’itinĂ©raire de Rooney (FĂ©roces, NB juillet-aoĂ»t 2010, La chute des princes, NB dĂ©cembre 2014) et le rĂ©sultat est des plus sombres. C’est tout un systĂšme Ă©conomique qui est visĂ© : l’avĂšnement de fortunes colossales, basĂ©es sur des affaires douteuses qui Ă©crasent les plus faibles et enrichissent les plus fortunĂ©s, Ă©talant leur argent, leurs turpitudes et leur mauvais goĂ»t. La cible privilĂ©giĂ©e de Goolrick est Trump, affublĂ© de nombreux sobriquets, Ă  la tĂȘte de cette AmĂ©rique d’aujourd’hui qu’il rejette de toutes ses tripes, de toute sa puissance d’écriture. Son hĂ©ros fait parfaitement Ă©cho Ă  ce constat et la force de sa plume en accompagne la noirceur. (L.K. et C.-M.T.)