Al-Najdi le marin

ALREFAI Taleb

Ali al-Najdi a soixante-dix ans. Toute sa vie il a été capitaine d’un boutre, voilier traditionnel koweïtien. En ce jour de février, il part pêcher en mer avec deux amis, malgré les mises en garde de sa femme Noura qui craint une tempête. Sur le bateau, alors que les heures défilent comme dans un terrible compte à rebours, Ali se remémore quelques instants marquants de son existence.

Dans ce court roman, Taleb Alrefai, l’un des seuls écrivains koweïtiens traduits en français (L’ombre du soleil, Les Notes mars 2018), signe un témoignage émouvant sur la vie des marins arabes. Cette évocation des moments d’une vie marquée par l’appel de la mer, la famille, la religion, ou encore les grandes navigations, est un prétexte pour dresser une fresque colorée et pittoresque de l’histoire du Koweït avant le pétrole. Tout au long de ce récit, la mer devient le personnage principal que l’expérience et le courage des marins ont cru amadouer, avant de découvrir tragiquement que la mer n’a pas d’amis. Ce très beau texte, poétique et puissant, construit à la manière d’une symphonie, se lit comme un roman d’aventures. Un livre fascinant qui fait découvrir les multiples facettes d’une culture maritime millénaire. (C.-H.P. et A.-M.G.)