« Moi » a vu un jour sa bouche disparaître « sans rien dire ». Sans elle, il ne peut exprimer sa colère, ni répondre aux bavardages incessants de sa voisine Alba, qu’il a surnommée « Blabla ». N’obtenant pas de réponse, elle se lasse, et « Moi » reste seul. Pour retrouver sa bouche, il écrit alors des centaines de lettres qu’il envoie dans tous les endroits où elle pourrait se cacher. Un jour, le téléphone sonne : c’est sa bouche qui lui parle…
Étrange histoire sur la difficulté de communication entre les êtres, voire à l’intérieur d’un couple. Affublé d’une sorte de masque de clown triste, « Moi » est emblématique du repli sur soi, de la difficulté d’échange avec l’autre qui, peut-être trop bavard, lui a volé sa bouche, son moyen de s’exprimer. Comme souvent aujourd’hui où les échanges virtuels sont souvent plus prolixes que dans la réalité, c’est à travers l’écran symbolique d’un combiné téléphonique qu’il parvient à dialoguer avec lui-même d’abord, puis avec Alba. Un scénario complexe illustré de dessins au graphisme moderne, aux couleurs fortes, dans lesquels les formes dissimulées dans le décor « disent » en partie les sentiments des personnages.