Un soir, alors que le vieux capitaine Balthazar Babkine fait sa ronde habituelle sur le pont de LâAlbertus, il marche sur un objet tout doux : un ours en peluche, auquel il manque un oeil ! Bien sĂ»r le jouet nâappartient Ă aucun des membres de lâĂ©quipage, qui se lancent en riant dans de multiples suppositions sur son propriĂ©taire. Les jours passent et le capitaine ne sait que faire de cet ours qui trĂŽne sur son bureau. JusquâĂ ce que son mĂ©canicien lui suggĂšre de le donner Ă un enfant. Justement la soeur du capitaine dirige un orphelinat en Inde, leur destination actuelleâŠÂ  Le contraste entre la naĂŻvetĂ© enfantine qui Ă©mane du jouet et le cĂŽtĂ© « gros dur » de cet Ă©quipage apparemment peu enclin Ă la tendresse fait le charme de lâalbum. Le graphisme assez gĂ©omĂ©trique, la tonalitĂ© majoritairement bleutĂ©e, conviennent bien Ă cet univers maritime trĂšs masculin, dĂ©peint en petits dĂ©tails rĂ©alistes, tandis que la silhouette ronde du petit ours apporte la touche de douceur qui transpose lâhistoire dans une dimension plus affective. La chute ajoute une pointe dâĂ©motion finale qui donne une cohĂ©rence aux petits indices dissĂ©minĂ©s dans lâimage. (M.T.)
Albertus, l’ours du grand large
GILLOT Laurence, RASSAT Thibaut