Aldabra, la tortue qui aimait Shakespeare

GANDOLFI Silvana

Classiquement, l’histoire s’ouvre sur la relation très heureuse entre Elisa et sa grand-mère, Mamie Eia, une conteuse prodigieuse, passionnée de Shakespeare ; avec elle tout paraît vrai, même cette vieille légende qui prétend qu’en se transformant on peut tromper la mort. Un jour, l’état de mamie Eia a nécessité un internement, qu’elle n’a jamais pardonné à sa fille. Retourner à l’asile, c’est la mort assurée. Elisa, dans la confidence, est la seule témoin de la transformation physique impressionnante de l’aïeule, et prend les choses en main. Elle s’informe de ses besoins sur internet, et invente de nouveaux moyens de communication, quand la parole commence à manquer.Un titre intrigant – Aldabra est un atoll des Seychelles – ; sur la couverture, une tortue géante qui franchit un pont, à Venise, une fillette assise sur son dos. Le ton est donné : voici un récit étrange. Les inventions du coeur émerveillent, l’humour permet le sourire, et chérir une grand-mère tortue n’étonnera guère les enfants. Cette curieuse et poétique histoire, réédition de 2003, cache de vraies questions, entraînant celles qui rôdent autour du thème de la réincarnation. Peut-on laisser sa mère en danger ? La tortue gardera-t-elle le souvenir de son histoire humaine ?