Alibi.

À peine démobilisé, Adam Miller, spécialisé dans la dénazification en Allemagne, rejoint sa mère, riche veuve américaine installée à Venise, fréquentant la bonne société d’après-guerre aux fêtes mémorables et aux splendides palais. À une soirée, il rencontre Claudia, jolie juive italienne dont il s’éprend rapidement. Or sa mère s’apprête à épouser Gianni Maglione que Claudia accuse publiquement d’avoir causé la mort de son père, ayant elle-même subi dans un camp les pires outrages. Adam enquête donc sur le passé de cet homme qui connut l’Italie fasciste puis l’occupation allemande combattue par les partisans souvent communistes. Le jeune couple est entraîné dans l’action violente puis dans une course-poursuite haletante dans les canaux vénitiens. Morts violentes et trahisons abondent.  Cette époque trouble est rendue avec talent et l’intrigue est bien menée, les personnages complexes se révélant progressivement. Les duplicités et ambiguïtés, la beauté de Venise avec ses superbes soirées et ses noirs secrets, captivent autant le lecteur que l’histoire amoureuse. S’ajoutant à d’innombrables péripéties, le thème de la culpabilité et d’une société en crise rappelle l’histoire du Berlin en ruine de L’ami allemand (N.B. juin 2003).