«Maintenant, je le sais. Nous sommes entrées en enfer. » Alice raconte la Seconde Guerre mondiale, l’occupation et comment, à 15 ans, elle a transporté dans son cartable des tracts anti-Allemands et aidé ses parents à cacher des aviateurs anglais. Puis c’est la dénonciation, la déportation à Ravensbrück, le retour difficile à la vie quotidienne après la Libération, le douloureux devoir de témoigner.
Si l’écriture de la première partie, « Résister », semble un peu plate pour un sujet si dur, la seconde, « Survivre », trouve un ton plus profond, plus émouvant, pour évoquer en détail l’atrocité des camps de concentration, les petits moments de joie volés à l’horreur, l’improbable espoir, l’entraide et la force des liens créés. Le texte de la jeune femme est entrecoupé des lettres qu’elle a écrites, d’extraits de son carnet, de poèmes. L’autrice, dont le père fut résistant, s’est inspirée de la vie de Michèle Agniel qui, à 96 ans, témoigne encore auprès des jeunes. Sur un sujet souvent abordé en littérature jeunesse, ce texte apporte un point de vue original, celui d’une adolescente résistante, survivante des camps, qui doit reprendre le cours de sa vie. (M.-C.G. et A.E.)