La jeune Alicia entre dans une adolescence débordante de situations qui la désarçonnent, l’ébranlent et la blessent. Elle découvre que l’entente entre ses parents est rythmée de disputes, que le regard des hommes sur elle est trouble, voire impudique, que son attirance pour un funambule rêveur, puis pour un brillant rejeton des beaux quartiers la met mal à l’aise. Son livre de chevet, la célèbre Alice de Lewis Carroll, peut-il l’aider à sortir de ce guêpier?
La talentueuse auteure du Songe du photographe (Les Notes septembre 2017) s’empare des thèmes de la féminité et du féminisme, traitant avec autant d’originalité que de brio cette période difficile où une fillette se métamorphose en femme. Dans des chapitres alternés, la vie quotidienne d’Alicia nous est contée en regard des aventures d’Alice au pays des merveilles. Loin d’être dénaturée, l’œuvre de Carroll retrouve sous la plume facétieuse de Patricia Reznikov, son rythme, ses personnages, son cadre, augmentée de quelques scènes révélatrices des questionnements de l’adolescente. Une réussite qui s’applique aussi au portrait d’Alicia, tout en nuances, qui peint si bien bouillonnements, emballements, détestations et interrogations propres à cet âge. Un roman d’initiation enlevé, drôle, ludique, intelligent et très agréablement écrit. (L.K. et M.Bo.)