Alice a une famille heureuse, un mari qu’elle aime et deux enfants charmants… Pourtant elle a un lourd non-dit, symbolisé par des orties qui envahissent soudain son joli jardin. Elle veut rester seule durant quelques jours afin d’écrire une histoire qui doit la libérer. Mais face à la page blanche, elle est incapable de convoquer les mots qui disent les choses, qui exorcisent le souvenir destructeur. Alors ce sont des rencontres fantasmées, avec un être contrefait, une amie morte, une libraire au grand coeur ou un pompier sentimental qui vont la mettre sur la voie de ce récit « à brûler » pour retrouver, par sortilège, le désir de vivre et d’aimer. Comment dépasser le déni ? Sortir du silence ravageur ? Comment dire l’indicible ? Pour relever le défi d’une histoire qui ne peut se raconter « avec des mots », Julie Bonnie (Mon amour, NB juin 2015) convoque des personnages et des situations loufoques, cruels, tendres, dans un récit onirique qui entraîne le lecteur, hors de toute apparente rationalité et à travers “une forêt de symboles”, au coeur d’un questionnement fondamental : peut-on réparer le traumatisme par l’écriture ou l’art ? Les illustrations de Robin Feix complètent harmonieusement ce cheminement poétique et salvateur. (M.M. et M.R.)
Alice et les orties
BONNIE Julie