Allegheny river

Les neuf nouvelles de ce recueil se situent en Virginie-Occidentale, chère à l’auteur (Le miel du lion, NB septembre 2018). Matthew Neill Null poursuit son étude des relations entre l’homme et la nature. Dans chacune de ces histoires l’intrigue importe moins que l’atmosphère qu’elles dégagent : surgit alors une impression de tristesse et de désolation. La rudesse des paysages égale celle des habitants partagés entre habitudes ancestrales et modernité et leurs comportements varient. Ils deviennent soit protecteurs, soit prédateurs. L’auteur ne juge ni ne condamne les outrages faits aux montagnes dynamitées pour extraire le charbon, aux rivières détournées, aux ours massacrés. Il constate en observateur affûté la fragilité de l’équilibre entre l’homme, son environnement et les animaux. Nostalgique devant la fin d’un monde rural, il exalte d’une écriture riche en descriptions la puissance de ces paysages sauvages. Ironiques parfois et souvent sanglantes, ces nouvelles peuvent laisser le lecteur français étranger à ces évocations certes magnifiques mais lointaines.  (L.C. et C.M.)