Pour accompagner son pĂšre, le sculpteur Bernard MĂ©lois, en fin de vie, ClĂ©mentine sâinstalle avec sa sĆur dans leur maison dâenfance, celle du bonheur. Un Ă©tĂ© particulier Ă revivre lâhistoire fusionnelle de ses parents et prĂ©parer les obsĂšques avec lâoriginalitĂ© et le talent de bricoleur de gĂ©nie qui ont marquĂ© son Ćuvre. Une croix bleue, Ă©maillĂ©e en urgence en Bretagne et un cercueil peint par ses filles en bleu pharaon lâaccompagneront vers sa derniĂšre demeure. ClĂ©mentine, plasticienne et Ă©crivaine, raconte cet Ă©pisode, avec une lĂ©gĂšretĂ© pleine dâhumour et de tendresse, Ă lâimage de cet homme fantasque, dĂ©calĂ© et sĂ©duisant Ă la fois. Depuis son enfance en Bretagne, ses Ă©tudes aux Beaux-Arts de Nancy, sa vie Ă la FertĂ©-Milon oĂč toute la famille Ă©tait mise Ă contribution pour sĂ©lectionner dans les dĂ©charges des objets en tĂŽle Ă©maillĂ©e, matiĂšre premiĂšre de ses Ćuvres bariolĂ©es, drĂŽles, parfois hautes de cinq mĂštres. Les chapitres sont entrecoupĂ©s dâĂ©changes entre le pĂšre et la fille qui le veille, dâoĂč le titre « Papa, tu vas tâendormir. – Alors, c’est bien ». Entre chagrin et joie, ClĂ©mentine MĂ©lois fixe les souvenirs de ces moments merveilleux, de lâĂ©poque oĂč les ventes et les expositions rendaient la vie facile comme des temps plus difficiles oĂč le salaire de sa mĂšre faisait vivre la famille. On ne rĂ©siste pas Ă lâĂ©motion qui naĂźt de cette Ă©criture subtile et poĂ©tique, retraçant les formes et les couleurs dâobjets quotidiens ou extravagants nĂ©s de lâabsolue nĂ©cessitĂ© de crĂ©er. (S.D. et B.T.)
Alors c’est bien
MĂLOIS ClĂ©mentine