Alyah

Esther Vidal, une jeune femme divorcée, mère de deux enfants, est enseignante dans une Zep de la région parisienne. Être française et juive, jusqu’à il y a quelques années, ne lui posait aucun problème. Aujourd’hui, cela semble faire une différence pour les autres : ses élèves en premier lieu. Elle se sent de plus en plus souvent menacée par la montée d’un antisémitisme banal. Elle s’en ouvre à ses amis, s’interroge et résiste à la tentation du départ : l’Ayah. Sous la forme d’un roman d’amour et d’amitié, Eliette Abécassis (Un secret du docteur Freud, NB octobre 2014) revient sur les thèmes qui lui sont chers : l’identité, l’héritage de valeurs et leur transmission, sa foi en l’éducation. Par ailleurs, rappelant les épisodes anciens les plus marquants d’agressions contre les juifs, elle souligne le poids de la peur et de la honte dans l’historicité juive. Celles-ci ne peuvent selon elle constituer un motif suffisant à l’Alyah qu’elle tient pour un « idéal » de lutte et non une fuite. Elle dresse un réquisitoire politique et moral contre la société française actuelle ; les mots sont justes, à la hauteur de l’angoisse grandissante, du déchirement, et de l’attachement à la France. (M.-A.B. et T.R.)