Amalia Albanesi

Devoir de Teo, huit ans, rentrant de l’école : construire son arbre généalogique. Sa mère, désireuse de l’aider, se plonge dans ses souvenirs. L’histoire de ses ancêtres, du côté maternel surtout, est floue, remplie de trous, mais elle la passionne. La figure dominante est la têtue et rêveuse Amalia, fille de paysans des Pouilles, qui ose épouser le beau Stepan aux yeux verts venu de nulle part, puis ose quitter le village. Sa famille et elle, ballottées d’Alexandrie à Bari, d’Istanbul à Malte et au Liban, aboutissent à Marseille.

La narratrice évoque sa grand-mère, Luna, qui lui parlait de la fameuse Amalia, interroge sa mère, met bout à bout les éléments avérés et, pour les pans de vie qui lui manquent, elle suppose, brode, imagine. Artiste et cultivée, elle utilise ses savoirs historiques et psychologiques pour replacer ces êtres, souvent hauts en couleur, dans le contexte de l’époque et la chaude atmosphère méditerranéenne. Une jolie écriture pour cette évocation vive, légère et colorée d’une ascendance mal connue.