À la fin de l’été, Alice, trente ans, excessive, révoltée, suicidaire, est allée avec sa famille, après la mort accidentelle de son mari, rendre visite à sa grand-mère en maison de retraite. Au déjeuner, elle est assise par hasard à côté d’Alphonsine, veuve de quatre-vingt-neuf ans, placée là malgré elle après une longue vie conjugale accablante. Indignée par le mouroir infantilisant qu’elle découvre, la jeune femme accepte d’enlever Alphonsine. Poursuivies en vain par les appels furieux de leurs familles et de l’administration, elles séjournent à la campagne où Alice retrouve un amour de jeunesse, puis à Marseille chez une vieille prostituée, amie d’Alphonsine. Après Comme elle vient (NB mai 2011), écrit comme le journal d’une adolescente, ce deuxième roman fait alterner monologues et lettres. D’autres intervenants, les soeurs, les parents, l’ami de jeunesse, la prostituée…, s’ajoutent aux deux héroïnes, chacun ayant son propre langage, du plus châtié au plus vulgaire. Ces variations contrastées laissent percer le fabriqué, et un féminisme exacerbé grossit les traits au-delà du crédible. Mais Raphaëlle Riol, jeune professeur de lettres, a trouvé là un thème original et réussit à mélanger adroitement l’humour, le grotesque et le tragique romanesque.
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RIOL Raphaëlle