Ambiguïtés, deuxième roman du talentueux Elliot Perlman, plonge le lecteur dans l’Australie contemporaine libérale et dans le coeur de sept personnages inextricablement liés. Un instituteur au chômage, brillant et attachant, est jeté en prison pour avoir inexplicablement enlevé Sam, l’enfant d’une femme qui l’a aimé puis quitté dix ans auparavant. Les sept parties du roman expriment successivement la vision subjective des divers protagonistes de ce drame, dont les vies s’imbriquent. L’ambiguïté est au centre de leurs relations puisque chacun interprète différemment les événements. L’incommunicabilité délite leur vie. Le message est qu’il n’y a pas de vérité absolue, ni de bons et de méchants, mais il n’est pas désespéré puisque l’amour est le point commun de tous les hommes.
Ce livre dense, foisonnant d’idées et d’émotions mais très construit, renvoie le lecteur constamment à lui-même et présente une démonstration magistrale de la complexité des êtres.